Rencontre avec Anne L'Huillier, prix Nobel de physique 2023
Vendredi 2 février, toute la communauté de l'Université Claude Bernard Lyon 1 a eu la chance de rencontrer et d'échanger avec Anne l’Huillier, lauréate du prix Nobel de Physique 2023 au campus LyonTech-la Doua.
Anne L'Huillier est professeure à l'Université de Lund et lauréate du prix Nobel 2023 de Physique. Anne L'Huillier est la cinquième femme prix Nobel de physique après Marie Curie (1903), Maria Goeppert-Mayer (1963), Donna Strickland (2018) et Andrea Ghez (2020) et la première à recevoir en physique le prestigieux Prix Wolf (2022). Elle a été élue associée étrangère à l'Académie des sciences dans la section Physique en 2021. Elle est aussi membre de l'Académie royale des sciences de Suède (2004), membre de l'Académie royale des sciences de l’ingénieur de Suède (2012), membre correspondant de l'ÖAW (Académie autrichienne des sciences) depuis 2021, membre de la National Academy of Science (NAS, Washington) depuis 2018.
Lors de son programme de visite à Lyon, elle a donné une conférence à l'Université Claude Bernard Lyon 1 sur ses travaux de recherche sur les lasers attoseconde, qui ont été récompensés par le prix Nobel. Tout d'abord lors de sa conférence à Astrée, elle a ensuite pris le temps de rencontrer les futurs chercheurs de demain en allant directement à la rencontre des étudiants de l'université pour échanger.
La conférence à Astrée a clôturé le cycle 2023 de grandes conférences de la FRAMA. La section Rhône de la Société Française de Physique SFP, était également co-organistatrice de l'évenement. la SFP participe à un grand nombre d’animations scientifiques à l’UCBL et cette conférence a été de plus le dernier évènement des commémorations des 150 ans de la Société Française de Physique au niveau national.
Les étudiantes et étudiants étaient venus très nombreux et l'événement a fait salle comble. Ouverte au grand public, ce sont 500 personnes qui ont pu assister à la présentation de ses travaux. Une belle opportunité de comprendre un peu mieux pourquoi elle a obtenu son Prix Nobel et ce qu'est la physique attoseconde.
Lorsqu’un gaz d’atomes est soumis à un rayonnement laser intense, des harmoniques d’ordre élevé du laser sont émises. Dans le domaine temporel, ce rayonnement forme un train d’impulsions lumineuses extrêmement courtes, de l’ordre de 100 attosecondes, permettant une résolution temporelle exceptionnelle.
Sa présentaiton a permis de donner une brève perspective historique sur ce domaine de recherche.
Les impulsions attosecondes permettent d’étudier la dynamique des électrons dans les atomes, à l’aide de techniques interférométriques. Quelques exemples ont été présentés, allant de la mesure de retards à la photoionisation, à la caractérisation de l'état quantique d'un électron.
Après un passage à l'ENS de Lyon où elle a également donné une conférence suivie d'une table-ronde sur la place des femmes dans les sciences, c'était au tour de l'association des doctorants et post-doctorants de Physique (TeamDoc) de l'Université Claude Bernard Lyon 1 de recevoir la nouvelle lauréate. Au cours d'un petit-déjeuner, elle a échangé avec de jeunes chercheurs sur de nombreux sujets en lien avec la carrière d’enseignant-chercheur : santé mentale au travail, carrière internationale, aspects humains de la gestion d’une équipe de recherche, équilibre avec la vie de famille.
Elle a ensuite rencontré les étudiants de Licence et Master du département de Physique dans le cadre d’un café organisé conjointement par le département de Physique, les élus étudiants du département et La Planck (association des étudiants en Physique). Elle a longuement échangé sur des sujets très variés concernant la science attoseconde, les études de Physique (obstacles et opportunités), les choix de carrière, les différences entre l’enseignement supérieur français et suédois. Elle a aussi partagé de nombreuse anecdotes sur la cérémonie du prix Nobel pour répondre à la curiosité des étudiants.
Lors de ces deux rencontres, les étudiantes et étudiants se sont dits étonnés et impressionnés de sa disponibilité, de son authenticité, de sa bienveillance et de sa spontanéité dans les échanges, comme d'ailleurs l'ont été tous ceux qui l'ont rencontrée pendant ces quelques jours.
Anne L'Huillier était invitée à Lyon quelques jours dans le cadre du programme « fellow-ambassadors » du CNRS et à ce titre elle a également visité l'Institut Lumière Matière, ILM, où l'équipe de Franck Lépine développe la spectroscopie attoseconde et collabore avec elle.
crédits photographies : Éric le Roux/Direction de la communication Lyon 1
Publié le 6 février 2024–Mis à jour le 15 février 2024